Livre : Isabelle Lasserre, farouche anti-munichoise
- Jean Dominique Merchet

- 26 oct.
- 1 min de lecture
La journaliste du Figaro publie un livre informé et engagé sur les défis géopolitiques de l'Europe

Ma consoeur (et amie) Isabelle Lasserre n'a pas sa plume dans sa poche. Elle le prouve une fois de plus en publiant "Les fantômes de Munich. L'Europe face aux défis du monde contemporain» aux éditions de l'Observatoire.
Nourri de son infatigable travail de journaliste au Figaro, où elle suit la diplomatie et les questions géopolitiques et d'ancienne correspondante en Russie, un pays sur lequel elle ne nourrit aucune illusion, son récent livre est né de sa peur de voir l'épisode désastreux de la conférence de Munich, en 1938, se reproduire aujourd'hui dans la guerre d'Ukraine.
Isabelle Lasserre appartient à une école de pensée que l'on qualifiait naguère de néo-conservatrice, à l'image de Thérèse Delpech, qui l'a beaucoup marquée.
«Tout réalisme n'est pas munichois !” affirme-t-elle avec raison, en critiquant les tenants d'une comparaison avec 1914, qui au nom de la crainte d'un engrenage sont prêts à reproduire 1938, en s'accordant avec Moscou sur le dos de Kiev.
Après un rappel historique bienvenu sur l'abandon de la Tchécoslovaquie par Londres et Paris, Isabelle Lasserre revient sur l'actualité récente. Le ton est inquiet (on songe parfois au Jean-François Revel de «Comment les démocraties finissent»), mais il n'est pas désespéré. «Le principal défi des démocraties est de renouer avec la puissance et le temps long» écrit-elle. «Pour chasser les fantômes de Munich, l'Europe doit partir à l'assaut du nouveau monde. Nous connaissons le chemin. Nous n'avons besoin que de la volonté», conclut-elle.
Isabelle Lasserre «Les fantômes de Munich» Editions de l'Observatoire, Septembre 2025, 219 pages, 22 euros.

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