«Un 7 octobre en France est possible», avertit Thibault de Montbrial
- Jean Dominique Merchet
- il y a 2 heures
- 2 min de lecture
L'avocat spécialiste de la sécurité intérieure redoute un même «mode opératoire». Nous l'avons interrogé.

«On n’est pas à l’abri d’un 7 octobre sur le sol français», affirmait, lundi 8 décembre, l'avocat Thibault de Montbrial, invité de Sonia Mabrouk sur Europe1/CNews. Il avait déjà évoqué le sujet deux jours auparavant sur SudRadio, assurant qu' «un 7 octobre français est un vrai sujet dans les services de renseignement.» Des déclarations chocs dans la bouche du président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure (CRSI), qui vient de publier «France : le choc ou la chute» aux éditions de l'Observatoire.
Nous avons voulu en savoir plus en interrogeant Thibault de Montbrial. « Le 7 octobre à la française, c'est une référence tactique, pas de masse. En proportion à la population, un 7 octobre en France, ce serait en effet 8000 morts. Ou 40000 aux Etats-Unis. Il n'y a pas en France de camp structuré capable de faire cela, capable une telle déferlante. Ce dont je parle, c'est d'un mode opératoire contre un village ou une petite ville pat exemple, impliquant quelques dizaines de combattants [contre environ 3000 terroristes palestiniens le 7 octobre]. Le mode opératoire est celui de la razzia, qui s'enracine dans la culture de guerre arabo-musulmane, avec son cortège de pillages, de viols et de meurtres».
Interrogé sur le réalisme de ce scénario, Thibault de Montbrial - également officier de réserve opérationnelle dans la Gendarmerie - explique que «tout le monde m'en parle dans la Gendarmerie, la Police, les Armées, avant même que j'aborde le sujet. Depuis un an, il y a un changement absolu autour de ses questions». Quant aux services de renseignement, comme la DGSI, ils estiment que «normalement, on verrait venir» une telle action, indique l'avocat.
Deux scénarios sont possibles : une «opération terroriste planifiée» - plus facilement détectable en amont comme le pensent les services ou «un enchaînement de violences après une affaire comme celle de Nahel». Thibault de Montbrial rappelle dans son livre que les émeutes urbaines de 2005 s'étaient traduites par la destruction de 300 bâtiments, contre 2500 en 2023.
Les témoignages qui remontent de province font état d'une «ambiance Crépol» avec des affrontements fréquents lors de rencontres sportives ou de fêtes. Il existe «une dimension ethnique et religieuse» qui, à un moment donné, pourrait «transcender la rationalité», explique-t-il.
Y compris la rationalité de la criminalité organisée, qui pour l'instant, sont dans «une logique froide de business» liée au trafic de drogue. «Les réseaux du crime organisé empêchent ce scénario qui obligerait l'Etat a utiliser des méthodes (état d'urgence, article 16...) qui entraveraient leurs affaires. Mais un événement pourrait créer une telle émotion dans ce milieu très majoritairement de culture arabo-musulmane, qu'il balayerait cette rationalité. On verrait alors une violence extrême encadrée par des gens aguerris et équipés» d'armes de guerre.