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La France va-t-elle livrer des Rafale à l'Ukraine ?

  • Photo du rédacteur: Jean Dominique Merchet
    Jean Dominique Merchet
  • il y a 6 heures
  • 3 min de lecture

Volodymyr Zelensky en visite à Paris le lundi 17 novembre (Actualisé)


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La France s'apprête-t-elle à fournir des Rafale à l'Ukraine ? Le sujet sera au menu de la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky ce lundi 17 novembre. Selon les éléments fournis par l'Elysée, où il sera reçu par Emmanuel Macron, un «briefing avec les industriels» suivi de la «signature d'une lettre d'intention» sont prévus dans la matinée. L'Elysée précise que le briefing portera sur l'«avion Rafale et son armement», le «système SAMP/T NG avec Aster 30 B1 NT», le «radar GF300» et les «systèmes de drones».

Vendredi, le président Zelensky avait annoncé sur X qu'un «accord majeur avec la France est en préparation et sera finalisé prochainement – un accord historique».


La fourniture de plusieurs dizaines de Rafale pourrait être un événement suffisamment important pour être qualifié d'«historique». Selon nos informations, il s'agirait en effet d'un «très gros engagement à long terme», comparable à celui annoncé récemment entre l'Ukraine et la Suède. La lettre d'intention pourrait donc ressembler à celle qu'elle vient de signer, le 22 octobre, avec la Suède. L'Ukraine envisage d'acquérir entre 100 et 150 chasseurs Gripen E/F produits pas Saab. Une usine pourrait être ouverte en Ukraine même.


Reste à savoir quelle forme prendra cet engagement. Ce ne sera pas un prélèvement sur le parc de l'armée de l'Air, comme cela a été fait auparavant avec la Grèce (12 appareils) et la Croatie (12 appareils). L'armée de l'Air et de l'Espace avait déjà dû se séparer d'une demi-douzaine (leur nombre n'est pas public) de Mirage 2000-5 livrés à l'Ukraine. On ne peut pas dire que cela suscite l'enthousiasme des aviateurs... Leur chef d'état-major, le général Jérôme Bellanger vient de rappeler que le nombre d'appareils en ligne était déjà «trop juste» pour «tenir dans la durée» et que les Rafale sont déjà «trop utilisés», avec un suractivité d'environ 15%. Alors que l'armée de l'air aligne 185 avions de combat (dont 100 Rafale), le général Bellanger estime qu'il en faudrait 230 - sans compter la quarantaine de la Marine nationale.


Le scénario envisagé est le suivant : l'Ukraine se verra promettre la livraison d'appareils neufs - ce qui ferait de ce pays le dixième utilisateur de l'avion de combat français. Mais cela prendra du temps. Il faut en effet trois ans entre la signature du bon de commande et la livraison de l'appareil. Donc, dans le meilleur des cas, rien avant 2029. D'autant que les carnets de commandes de Dassault-Aviation sont pleins à craquer, puisqu'au 30 juin dernier, il lui restait pas moins de 239 Rafale à livrer. Et cela sans compter les nouvelles commandes promises par Emmanuel Macron en mars dernier et de possibles nouveaux contrats à l'export. L'usine Dassault de Mérignac monte en puissance : elle devrait bientôt pouvoir produire trois Rafale par mois (sur 11 mois par an), avec la possibilité de monter jusqu'à cinq- soit plus de 50 appareils par an. Cette augmentation de la cadence prend du temps, car il fait que toute la chaîne des fournisseurs adopte le même rythme.


Reste une question : qui va payer ? L'Ukraine n'a pas les moyens (le contrat suédois serait de l'ordre de la dizaine de milliards) de s'offrir des Rafale. On n'imagine pas les Etats-Unis financer l'acquisition d'avions de combat européens. Restent donc les Européens et les Français.

Il existe déjà un système au sein de l'Otan - PURL  (Prioritised Ukraine Requirements List) - qui permet aux Ukrainiens de commander des armements aux Etats-Unis, la facture étant réglé par les pays européens disposés à le faire - la France n'en faisant pas partie. L'idée de Paris est que de tels achats puissent également bénéficier à l'industrie européenne. Il reste à convaincre nos partenaires.


Outre le Rafale, il sera question de son armement (Missile air-air Meteor à longue portée ? Missile de croisière Scalp ?), de la nouvelle version du système sol-air SAMP/T, comparable aux Patriot, avec le nouveau radar GM 300 de Thalès, et de «systèmes de drones».













 
 
 
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