En 2027, l'armée de terre pourra fournir une division de combat déployable en trente jours.
- Jean Dominique Merchet

- 25 sept.
- 3 min de lecture
Le général Pierre Schill, chef d'état-major de l'armée de terre, a tenu sa conférnce de presse de rentrée, jeudi à Satory. Son motto : "Etre prêt et le montrer"

#Information L'armée de terre poursuit sa remontée en puissance. C'est le message que le général Pierre Schill, chef d'état-major de l'armée de Terre (Cemat) a tenu à faire passer en rencontrant la presse, jeudi à Satory (Versailles). «Nous devons être prêts et le montrer à nos adversaires et à nos amis», a-t-il assuré. «Être prêts dès ce soir et y aller pour vaincre » tout en poursuivant l'effort de transformation de l'armée, avec «urgence et radicalité».
Qu'en est-il concrètement ?
Dès 2025, une brigade - la 7e brigade blindée – a été déclarée «bonne de guerre», c'est-à-dire qu'elle est prête à partir au coup de sifflet avec son équipement. La 7 sera d'ailleurs projetée prochainement en Roumanie dans le cadre de l'exercice Dacian Fall.
En 2026, l'effort portera sur les appuis et soutiens (essentiellement logistique et feux) de niveau divisionnaire. En 2027, l'armée de terre pourra fournir une division de combat (environ 25000 hommes) déployable en trente jours.
En 2030, elle devra pouvoir commander un corps d'armée de type Otan (jusqu'à 60000 hommes), en fournissant environ la moitié des effectifs et des éléments organiques de corps d'armée du "haut du spectre", comme la nouvelle 19e brigade d'artillerie. En cas d'engagement majeur, la France n'envisage pas d'agir autrement que dans une coalition. Dans le cadre de sa défense collective, l'Otan doit disposer de plus d'une dizaine de corps d'armée, dont certains sont dits de "réserve", car appartenant à trois nations (France, Royaume-Uni, Italie) en retrait du flanc Est.
L'armée de Terre semble avoir réglé ses problèmes de recrutement : «À la fin de l'année, nous aurons tous nos effectifs, ce qui est très rare en Europe» assure le Cemat.
Dans les unités, comme à la STAT (Section technique de l'armée de Terre) l'accent est désormais mis sur les drones et les robots terrestres. Une première unité robotisée d'une vingtaine d'engins (dont certaines aériens) pourrait voir le jour dès 2021, alors que le 1er RIMa teste un «escadron de drones» (300 engins) dans le cadre du combat blindé.
En revanche, le gros drone tactique Patroller, qui a six ans de retard, et effectue quelques vols au 61e RA de Chaumont, ne suscite toujours pas l'enthousiasme, tant s'en faut.
Des opérateurs de drones sont formés par dizaines, mais la sélection est redoutable. En effet, le télépilotage d'un drone FPV (First Personnal View) rend malade : «C'est comme le grand huit et seuls 10% des gens supportent vraiment sans vomir» assure un instructeur.
Les drones, c'est aussi la lutte antidrone - un domaine très complexe. Dans l'attente de systèmes nouveaux, on bricole en installant de vieux canon de 20mm sur un camion, agrémenté d'intelligence artificielle pour la visée : c'est le Proteus, développé par la STAT. A terme, une cinquantaine d'exemplaires devraient être livrés - les premiers l'étant au 35e régiment d'artillerie parachutiste.
Quand aux feux à longue portée, l'objectif de l'armée de Terre est de pouvoir frapper les arrières d'un adversaire jusqu'à 150 kilomètres. Pour l'heure, l'armée de Terre ne dispose plus que neuf LRU au 1er RA de Belfort. C'est largement insuffisant. Au delà de la question du lanceur, se pose également celle des munitions. Là encore, beaucoup d'incertitudes.

Un Proteus antidrone



Tiens, tiens! Le télépilotage de certains drones procure nausées et vomissements. Voilà qui est très intéressant. Peut-être une affaire d'oreille interne. A étudier.