Drones à l'Ile Longue : cafouillage de communication et questions sur la sécurité

Que s'est-il réellement passé jeudi soir à l'Ile Longue, la base navale de la Marine nationale dans la rade de Brest où sont les SNLE ?

Vendredi matin, la presse annonce que des drones ont été abattus jeudi soit par les fusiliers marins alors que cinq engins survolaient ce site, l'un des plus surveillés du pays.

Pour essayer d'en savoir un peu plus, on se tourne donc vers le Sirpa Marine qui renvoie vers Brest qui renvoie vers l'état-major des armées qui ne publie pas de communiqué, plus de 24 heures après les faits. Le ministère évoque «la sécurité opérationnelle» et assure qu'il ya eu «une réaction rapide et adaptée dans le respect des procédures en vigueur». On en sourit.

Les plus anciens se souviennent d'une époque où les communicants n'hésitaient pas à informer les journalistes et les "relais d'opinion'" y compris sur des sujets extrêmement sensibles. Ce n'est plus le cas et l'on s'étonnera après de la perte de confiance dans la parole publique... qui laisse le champ libre à toutes les théories complotistes. Ainsi va le monde, alors que l'on nous rebat les oreilles avec la fonction stratégique (sic) de l'influence. Comme disait Beaumarchais : «Je me presse de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer.»

Heureusement, vendredi soir en fin de journée, on apprend par l'AFP ceci :

«Aucun drone n'a été abattu ni de pilote identifié lors du survol de la base abritant les sous-marins de la dissuasion nucléaire française, dans la rade de Brest (Finistère), a indiqué ce vendredi 5 décembre 2025 à l'Agence France Presse le parquet de Rennes. « Aucun lien avec une ingérence étrangère n'est donc fait », a précisé le procureur Frédéric Teillet, en précisant que les fusiliers marins avaient « procédé à un tir de brouilleur et non pas d'arme à feu ».

Auparavant, le JDD confirmait nos doutes, en révalant que les drones auraient été brouillés mais pas abattus.

Si des drones ont été neutralisés par brouillage, pourquoi ne les voit-on pas ? Où sont-ils ? Qui les a mis en oeuvre ? Mystère. Même si aucun dégât n'a été signalé à l'Ile-Longue (heureusement !), cette affaire pose néanmoins de sérieuses questions sur la protection-défense du site. On peut comprendre que les mesures de sécurité de l'Ile Longue nécessitent une certaine discrétion. Le problème est que ce même secret peut servir à masquer de réelles défaillances dans la protection et la communication.