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Livres : Tombeaux pour Yitzhak Rabin, assassiné il y a trente ans

  • Photo du rédacteur: Jean Dominique Merchet
    Jean Dominique Merchet
  • il y a 6 minutes
  • 2 min de lecture

Deux livres passionnants de Michaël Darmon et Denis Charbit viennent de paraitre à l'occasion du 30e anniversaire de l'assassinat du dirigeant israélien.



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Voici deux livres qui traitent du même sujet, la mort du Premier israélien Yitzhak Rabin, tué le 4 novembre 1995 par un extrémiste juif, mais qui le font de manière très différente. Leurs lectures conjointe est passionnante.


En journaliste, Michaël Darmon retrace le parcours de Rabin et de son assassin Ygal Amir, bien au delà des «derniers jours» précédant la tragédie - et qui donnent le titre de l'ouvrage. Au travers du destin de ces deux personnages, il raconte l'histoire contemporaine d'Israël dont il est un excellent connaisseur. Le lecteur, même averti, y apprend beaucoup de choses.


Professeur de sciences politiques à Tel Aviv, Denis Charbit fait paraître un livre plus bref, essentiellement consacré à l'après-assassinat, c'est-à-dire à la façon dont la société israélienne se débat avec la mémoire de cet événement traumatisant : «Rabin n'est pas devenu un mythe fondateur. Au contraire, il continue de diviser».


Rétrospectivement, la mort de Rabin met fin à l'espoir d'une paix entre Israéliens et Palestiniens, suscité par les accords d'Oslo en 1993. Denis Charbit ne cache pas son amertume, même si le point d'interrogation du titre «la paix assassinée?» témoigne de sa volonté d'y croire encore.


Yitzhak Rabin, né à Jérusalem en 1922, fut d'abord un militaire. Combattant de la guerre d'Indépendance en 1948, il est chef d'état-major des armées lors de la guerre des Six Jours en 1967. Cette stupéfiante victoire, qui offre à l'Etat juif le contrôle d'anciennes terres bibliques en Cisjordanie - la Judée et la Samarie - va donner naissance à un nouvel Israël, moins socialiste et plus religieux. C'est de lui que proviendront et son assassin et les dirigeants actuels du pays.


Rabin a été Premier ministre à deux reprises (1974-1977 puis 1992-1995), également ambassadeurs aux Etats-Unis et ministre de la Défense durant la première Intifada. Il n'était pas une colombe, tant s'en faut, et c'est la raison qui le poussa à chercher les chemins de la paix avec les Arabes. Jusqu'à en mourir.


Michaël Darmon «Les derniers jours d'Yitzhak Rabin» Passés/Composés, septembre 2025, 282 pages, 21 euros


Denis Charbit «Yitzhak Rabin, la paix assassinée? Une mémoire fragmentée» JC Lattès, octobre 2025, 124 pages, 9,90 euros.



 
 
 

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